BATAILLE GÉNÉRALE est une pièce de danse contre le langage. “Contre” s'entendant comme la proximité de l’une avec l’autre : tout contre la parole, les gestes viennent la soutenir, la déjouer, l'amplifier, la prendre à rebours. Parmi les cinq disciplines constituant l’art oratoire que Cicéron a listé, l’actio renvoie au jeu du corps, à l’importance du non-verbal et à son intrication étroite avec le verbal. Si tout discours est interprété, l’orateur se rapproche dans cette performance du comédien, usant des effets de voix, de mouvements, des regards pour porter son discours. Réunissant quatre interprètes (danseur.euses et comédien.nes), BATAILLE GÉNÉRALE va jouer des possibilités de ce quatuor. L’éloquence va se frotter à l’art chorégraphique comme à l’art musical, tous ces langages se croisant, s’unissant et brouillant les pistes. Cette recherche sur les corps parlants va explorer autour de jeux chorégraphiques et de situations des frictions et décalages. A titre d’exemple, pourrions-nous prendre au sérieux le discours d’un Pape parlant comme le ferait un commentateur sportif ? Comment un bras converse-t-il avec un genou ? Que se disent-ils ? Pensé au fil des répétitions comme un terrain de jeu, le spectacle travaillera la musicalité des langues comme la porosité entre danse et parole, la façon dont ces langages s’alimentent l’un l’autre.