Cold Song est une performance plastique et chorégraphique, fruit d’un travail exploratoire sur la phosphorescence. Ce solo s’appuie sur les possibilités d’apparition et de disparition offertes à l’interprète par une surface photosensible. Celle-ci impose au regard du spectateur, à la conduite de la lumière et au rythme de la danse, la temporalité de son “chargement” et de son “déchargement”. Cette alternance de pleine lumière et de noir est organisée selon un rituel qui se métamorphose au fil de la performance. Dissimulé sous une bâche, le danseur rampe, fuit, échappe à nos regards ou, au contraire, s’érige en spectre ou en piéta. Quand la lumière s’éteint, une forme phosphorescente apparaît, convoque une image ou une aura.
Toile cirée/insecte/rocher/vieillard/fantôme/tête de Saint Jean-Baptiste : cette danse de la métamorphose juxtapose la forme à l’informe, la trivialité à la grâce. La partition est versatile, malléable ; elle repose sur la rencontre entre la danse et l’espace de présentation. Cette performance in situ s’expose dans des espaces diversifiés (plateaux de théâtres, galeries, églises, musées….).
Nous avons mené, en 2011 et 2012 un laboratoire de recherche qui a donné naissance à trois études plastiques et chorégraphiques (Wonder, Le Renard ne s'apprivoise pas, Cold Song) qui interrogent les ficelles de l’illusion, montrent le plateau comme un champ de fouille, le corps comme un objet archéologique et la danse comme un lieu de “visitation”. Envisager la danse comme un phénomène à la fois physique et immatériel, donner à voir l’exercice de la pensée, mêlé à celui du corps : ce leitmotiv traverse trois récits singuliers, qui mettent en scène l’affect des interprètes, leurs effrois, leurs fantasmes.