Au point de départ, il y a la perte d’un proche et la nécessité impérieuse de rester en contact avec lui. Il y a le besoin de nous offrir, à l’un.e et l’autre, non seulement un espace de retrouvailles mais aussi de réconciliation qui permette l’au revoir : un espace de repos pour le défunt, la possibilité́ du deuil pour celleux qui restent. Le temps passant, une des spectaculaires leçons du deuil est que cette traversée est d’une vivacité́ tonitruante et pleine de surprises, voire de visites et de rencontres.
La rose de Jéricho est d’abord le nom d’une plante du désert, dite immortelle. Elle peut subsister des années à demi morte, desséchée, inerte. Dès lors que la pluie tombe ou qu’on l’arrose, elle reprend vie. La rose de Jéricho est une pièce dans laquelle on croit aux fantômes et à leurs visitations espiègles. On croit en la vibration de leurs présences dans nos corps et nos psychés.
La rose de Jéricho est une histoire de famille : elle s’adresse à nos ancêtres et aux êtres à venir. C’est une histoire de glissement, de mutation, d’un corps à l’autre, du passé vers le futur, du futur vers le passé, de toi à moi. La rose de Jéricho est un duo chorégraphique avec Alice Martins et Magda Kachouche pendant lequel on s’offre une valse colorée avec nos fantômes. Guidée par la maitresse de cérémonie Magda Kachouche, sorte de pythie décalée des temps modernes en contact direct avec l’au-delà̀, la danseuse Alice Martins avance sur le chemin de ces métamorphoses infinies et salvatrices. En lien avec les spectateurs, les protagonistes génèrent des rituels chantés et danses célébrant la vitalité́ pure, joyeuse et universelle qui persiste entre les morts et les vivants de toutes les espèces.
La question de la prégnance de nos ancêtres dans nos corps est celle qui sous-tend le projet, articulée avec une recherche autour des rites et des usages selon les différentes cultures qui nous relient au sein de l'équipe entre la France, le Portugal, et l'Algérie. Un partenariat avec l’Institut français s’envisage dans le cadre de deux temps de résidence au Portugal et en Algérie en 2023.
Le travail autour de la danse sera accompagné par la chorégraphe Marion Carriau. Le travail en chant, par Elise Chauvin. La création des costumes par Alexia Crisp Jones. Le travail en musique et scénographie sonore par Gaspard Guilbert, et le travail en lumière et régie générale par Bia Kaysel.