Mars 2013, le magazine américain Esquire publie l'interview d'un ancien soldat qui, sous couvert d'anonymat, confesse être celui qui a abattu « le plus grand ennemi de l’histoire des États-Unis d’Amérique et du monde libre ».
À travers le récit haletant d’une opération menée par vingt-trois Navy Seals, guerriers des temps modernes surentraînés, gavés à la pop culture et aux jeux vidéo, dominés par un virilisme exacerbé et des pulsions archaïques de toute puissance, le collectif nous plonge dans la traque de « La Star Numéro Un du Mal » telle que nous autres, Occidentaux, sommes incités à la fantasmer.
Il déploie alors toute l’imagerie et les clichés façonnés par une Amérique pervertie par son propre mythe. À la manière de conteurs modernes, le collectif porte à la scène l’oralité évidente du roman d’Emmanuel Adely en inventant des tableaux précis mais aussi en puisant dans la pop culture et les images d’Épinal qu’elle charrie. Leur fer de lance est la puissance évocatrice des codes hollywoodiens - dont ils ont été abreuvés depuis leur plus tendre enfance - qu’ils transposeront dans un rapport iconographique à l’imagerie du cinéma américain.
Une Iliade contemporaine, dont les dieux seraient des hélicoptères et des pizzas. Une expérience immersive dans notre inconscient collectif pour observer les individus biberonnés à la culture américaine que nous sommes devenus et questionner ce perpétuel paradoxe qui est d’adorer détester ce pays et de détester l’adorer !