MayDay est une remontée libre et sauvage dans le temps, une plongée dans la mémoire, c’est à dire dans une matière infinie, plus vaste que le souvenir. Tout part d’une interview : pour échapper aux fantômes de son passé, Mary Burns accepte de revenir sur les crimes qu’elle a commis dans son enfance, lorsqu’elle avait dix ans. Sa parole va faire surgir, successivement, d’autres figures féminines : Mary à 10 ans, sa mère, la mère de sa mère. Les voix et images vont s’entremêler, à ciel ouvert. Pour au final, comme au sortir d’un rêve, entrevoir la possibilité d’être, à peu près, en paix avec le présent.
Kate pose le téléphone et poursuit, comme passée “de l’autre côté” :
Tout est à sa place :
La photo sur la cheminée la table basse ma tasse de thé...
Tout est comme d’habitude,
Jusqu’au moment où je sens, sur ma nuque,
Ce courant d’air froid...
On dirait que c’est le vent du soir qui s’insinue dans le salon.
Le vent du soir, oui – mais pas le vent d’ici,
Le vent de là-bas,
Le vent d’autrefois,
Le vent qui fait trembler la rivière, vibrer la voie ferrée,
Le vent qui froisse les tôles amassées sur le terrain vague,
C’est le vent d’autrefois,
Le vent qui charrie les odeurs noires et grises,
S’insinue, trouve les fentes et les fissures.