Transversari s'articule autour de la présence d'un homme qui passe son temps à regarder des écrans, lire des livres, des histoires, dormir. Cette figure en suspens choisit de s'extraire de la société, incapable d'assumer les rôles qu'il est censé y tenir. Petit à petit, il passe de l'autre côté du miroir, incarnant les images qui défilent devant ses yeux, les personnages qui se déploient dans les livres.
Transversari est la forme passive du verbe transversare (être traversé par), mot latin à l’orgine du verbe traverser : "traverser", "être traversé par", deux mouvements à l’oeuvre tout au long de la pièce telle une injonction à dépasser les rôles qui nous sont assignés, éprouver notre capacité à épouser des contours différents. La pièce s’articule autour de deux états de corps :
- Le corps spectateur : celui qui reçoit des informations, qui tient un téléphone, regarde des écrans, lit un livre, regarde le monde défiler autour de lui.
- Le corps incarné : celui qui incorpore des rôles, des attitudes, que ce soit volontairement, ou, à son corps défendant, en se pliant à des comportements, des attitudes sans les interroger, qui appartiennent au genre qui nous a été attribué à la naissance.
Cette figure traverse les identités, les personnages, les fictions et images et nous permet de sortir de l’hétéronormativité dominante en travaillant les problématiques liées à la question du genre, et, plus spéficifiquement, celle des masculinités. Ce projet est issu de la volonté de convoquer les désirs, les peurs, les manques et les doutes qui peuvent animer chaque individu pour qui tout n’irait pas de soi.