"De passage, c’est un voyage.
Guidé par un homme, un acteur, d’une quarantaine d’années. Il dit : Il n’y a que trois jours importants dans la vie d’un homme : Hier, aujourd’hui, et demain.
C’est dans notre géographie interne que cet homme nous invite à voyager. En accompagnant ce fils et cette mère, il nous donne à éprouver le temps. Celui de la brièveté de la vie, de la lutte et de l’abandon.
Et celui bien sûr de la représentation.
Le temps du théâtre, pour apprendre que rien ne dure.
L’acteur et son art de la mémoire, pour nous dire que la vraie vie est dans l’oubli.
Les mots sont là pour ça. Pour nous dire l’indicible.
Ce temps, entre la vie et la mort de toutes choses.
Ce qui entre les deux se tisse. Ce qui nous terrorise et nous grandit.
Nous passons notre temps à passer.
De l’hiver à l’hiver, la pièce se déroule sur une année. Les fleurs marqueront la spécificité de chaque saison, nous rappelant l’éphémère de la nature."
Stéphane Jaubertie
"Pourquoi devrions-nous toujours raconter aux enfants des histoires gaies de lapins bleus qui dansent sur un air de polka ?
Travailler pour le jeune public est un vrai choix. C’est l’envie de raconter avec délicatesse, sensibilité et responsabilité la fragilité de notre monde, de ce monde qu’ils découvrent et semblent pourtant déjà connaitre bien mieux que nous.
Pourquoi ne pas tenter de mettre des images sur l’invisible, des mots sur la peur qui parfois sommeille en eux ?
Les enfants sont les princes curieux de notre monde, dévoreurs de découvertes multiples. L’obscurité aussi les intrigue, la tristesse aussi les attrape. Et le théâtre peut fonder en eux des sentiments nouveaux pour mieux affronter la réalité, ressentir la délicatesse et l’importance d’être vivant.
Dans les contes, on le sait, les histoires sont cruelles et mettent des mots sur les sujets que l’on n’ose prononcer entre adultes et enfants. Ils ont été écrits pour cela, pour faire peur à la vie, pour mieux affirmer d’être là, bien en vie face au monde."
Johanny Bert