Violence Forest est un solo performatif et musical qui redonne une subjectivité réelle et composite à Merry, personnage féminin principal du roman Pastorale Américaine de Philip Roth : une jeune femme qui se libère des injonctions d'un milieu néolibéral middle-class en passant par l'extrémisme militant, pour en arriver à l’écologie radicale comme ultime refuge possible. Pour déceler les échos et les frictions que cette trajectoire ouvre par rapport à notre propre actualité, nous avons mêlé sa voix à la nôtre, ainsi qu’à celles des auteur·x·ice·s féministes contemporaines auxquelles elle nous a menées.
Quelles formes la violence au féminin prend-elle de nos jours et est-elle légitime ? Et comment les éco-féminismes peuvent dessiner de nouveaux chemins possibles, en sortant de tout repli identitaire ou essentialiste ?
Au plateau, l'actrice Laura Den Hondt est seule avec trois modules sculpturaux en carton brut dotés d'une identité propre, réalisés par Eva Jospin : une installation évolutive entre l'organique, l'architectural et le minéral, rendue vivante par la musique originale de Boris Boublil, Franky Gogo et Gautier Teuscher, qui couvre toute la durée du spectacle. En dialogue permanent avec cette architecture mutante entre nature sauvage, espace de l'épreuve ou ruines d'un monde déchu, et traversée par des voix plurielles dissonantes, la performeuse déploie ses biographies impures en slam et en chant.