Auréliens est une conférence qu’a donnée Aurélien Barrau à l’Université de Lausanne sur ce qu’il appelle « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » jouée par Aurélien Patouillard.
Ce projet est né d’une double nécessité :
• d’une part, celle qui me pousse, en tant que citoyen, à tenter de « favoriser » une prise de conscience de l’urgence de la situation et de ses enjeux. Je me réfère pour cela souvent au discours d’Aurélien Barrau que je trouve à la fois pertinent, synthétique et sensé
• d’autre part, celle sur laquelle repose l’ensemble de mon travail d’artiste, à savoir « la joie » infinie que j’ai à voir en scène des interprètes que j’admire. Aurélien Patouillard est de ceux-là.
L’ambition, en décalant à la fois le discours (d’un auditoire « classique » à une salle de théâtre) et son émetteur (de l’auteur au « personnage »), est de tenter de retrouver la dimension sensible du contenu.
À la différence du conférencier s’exprimant dans un cadre académique, le comédien jouit d’une liberté totale de mouvement. Pouvant avec sa voix, comme avec son corps, se déplacer librement, il nous offre la possibilité de nous déplacer aussi. S’adressant à nos coeurs plus encore qu’à nos raisons, il permet peut-être – c’est le pari – d’entendre autrement (sensiblement) un discours que les scientifiques du monde entier répètent inlassablement depuis plus de 30 ans sans que nous ne soyons capables de les entendre.
Ainsi, Auréliens n’est pas un strict re-enactment, mais bien une véritable mise en scène qui donne à voir (et à entendre) non seulement le « discours » lui-même, mais aussi – et en même temps – celui qui le dit et celles et ceux qui le reçoivent.
François Gremaud