Biographie : un jeu
« S’il vous plaît… Sans revolver... »


« S’il vous plaît… Sans revolver... »
Ça se passe sur neuf mois et quatre saisons.
Ça se passe dans un appartement, dans la rue, dans un cinéma, sur une île, dans un cabanon sur cette ile, dans l’eau, sur un lac gelé.
Janvier. Une femme meurt à trois heures. Elle s’est effondrée devant une boucherie où elle allait acheter de la viande. Elle s’appelait Alma. Nous sommes en Suède, la neige est partout. Son absence prendra un poids que sa présence n’avait pas. Elle avait un mari Knut. Elle avait un fils Bengt. Il a 20 ans. Il pleure beaucoup. Le père lui, ne pleurera pas. Le fils aime le père, il le déteste aussi.
Ce spectacle s'inscrit dans le cadre d'une série de portraits de femmes mis en scène par Lena Paugam. ici, elle dirige la comédienne Hélène Rencurel sur un texte autobiographique que l'autrice Laurène Marx lui a envoyé. A travers le récit du parcours d’une femme trans, elle se confronte à l’idée de féminité. Avec sensibilité et non sans violence, avec la crudité de détails concrets qu’on omet souvent, l'autrice présente ce monologue comme un acte militant. Son écriture vive, tendue, présente un témoignage saisissant sur les conséquences tout à la fois intimes et sociales d’une transition hormonale et médicale.
Delphine et Carole, c’est l’histoire d’une rencontre de deux femmes qui découvrent, à travers l’utilisation de la vidéo, leur moyen d’expression subversif pour faire entendre la voix de celles à qui on ne donne pas la parole, et se battre pour leur liberté et indépendance. Comme le dit Carole : « Dans tous les groupes vidéos, les femmes ont eus une place très importante. Moi mon analyse, c’est que comme il n’y avait pas d’école, et pas de passé et pas d’histoire, les hommes ne s’en était pas emparés. C’était un média vierge finalement sur lequel les hommes n’avaient pas encore mis leur pattes et leur pouvoir. »
Le Firmament est un drame se déroulant en 1759, en Angleterre. Alors que tout le pays attend la comète de Halley, Sally Poppy, une jeune domestique dont la vie n’a été que pauvreté et corvées, est condamnée à la pendaison pour le meurtre particulièrement violent d’une fillette, enfant d’une puissante famille de notables d’une petite ville de province. Cette jeune femme qui rêvait d’une existence différente, a été reconnue coupable - avec son amant. Quand elle prétend être enceinte, un jury de douze femmes est réuni.
Opale, Alcibine Ambre, le caméléon venimeux, Bill Arcin, Gladice, et quelques autres. Tous, c’était elle. Une fille, une jeune fille, une jeune femme, pas vraiment femme, parfois garçonne, call-girl-cow-boy, animal sauvage diplômé en docilité. Elle erre. Elle est joueuse, border, bornée, irrésistible une fois sur deux, elle fait flipper. Sa peau peut vouloir la vôtre. Elle est vénale ? Une criminelle ? Un album photo ? Son corps comme un appareil. Sa bouche grenade déverse des cascades de mots. Elle, c’est déjà plus elle à la fin. À la fin elle est déjà ailleurs. Elle a trouvé la sortie en elle. Pactiser, l’équivoque, les sables mouvants, les sunlights.
Le Collectif BPM se propose donc de raconter « l’histoire de l’histoire » de L’Oiseau vert de Benno Besson, joué en 1982 à la Comédie de Genève. Une véritable invitation à redécouvrir un certain théâtre qui n’est plus, ou qui tend à disparaître, en remettant en lumière les savoir-faire qui font la richesse et le faste d’un théâtre, un théâtre féerique qui nous éblouit et nous émerveille.
Adel est autiste, handicapé, neuro-atypique. On le dit détaché, différent, solitaire, ou violent. On le situe quelque part dans la constellation des diagnostics, avant de l'envoyer en orbite dans l'infini spectre des troubles. Autour de lui gravitent ses parents, son éducateur, son institutrice, son infirmière, chacun.e bouleversé.e à sa manière par ce parcours « inadapté ». Par ricochets, des amours volent en éclats, des rêves sont déviés, des victoires minuscules et immenses se savourent, des amitiés inattendues s'inventent. Dans l' oeil de ce cyclone, enveloppé par les sons lunaires et âpres de ses synthétiseurs modulaires, Adel fait danser les personnages de ce théâtre du singulier.
Que s’est-il passé ces six dernières années ? Depuis septembre 2016, Hugues Duchêne réunit les camarades qu’il a rencontré à l’Académie de la Comédie-Française pour réaliser une heure de spectacle avec l’année écoulée. L’année 2016-2017 fût marquée par les élections présidentielles américaine et française. L’année 2017-2018 fût riche en actualité judiciaire, et par chance, Hugues l’a passée dans les tribunaux. L’année 2018-2019, entre la démission de Nicolas Hulot et la révolte des gilets jaunes, Hugues a employé tout son temps libre à étudier le fonctionnement du parlement.
Dix personnes nées assignées femmes, pratiquant le football dans l’équipe des Dégommeuses ou ayant une pratique scénique du corps dans l’effort, se rencontrent sur un terrain commun, celui de la performance, sportive et artistique. Dans le temps du match et avec ses codes, elles se mettent en jeu dans une histoire généralement présentée comme appartenant aux hommes. Elles se réapproprient ce sport plusieurs fois confisqué aux femmes, et racontent une histoire politique des corps, des identités féminines et du football.